Contexte historique

L’année 1917 est une année trouble où la lassitude et l’écœurement se font jour, où le pays traverse une grave crise politique, militaire et morale. La guerre d’usure va se poursuivre, consumant les ressources humaines et matérielles des belligérants, la victoire ne pouvant revenir qu’à celui qui tiendra le plus longtemps ou qui saura profiter d’une situation nouvelle.

L’année 1917 va aussi être une année fertile en évènements politiques qui vont faire évoluer la situation militaire. Deux d’entre eux, vont peser un grand poids : l’entrée en guerre des États Unis aux cotés de l’Entente, le 6 avril 1917, et la révolution russe (1er épisode en février et 2e épisode en octobre 1917).

L’aviation française va traverser, elle aussi, une période difficile jusqu’à l’été 1917. Elle est arrivée à un point de développement, qui pose de façon aiguë le problème de son organisation. L’absence d’unité de direction exacerbe les luttes d’influence entre l’avant, représenté par la direction du service aéronautique du GQG, et l’arrière qui dépend de la direction de l’aéronautique militaire au ministère de la Guerre. Le ministre de la Guerre, Hubert Lyautey, confie, au général Guillemin, en janvier 1917, la mission d’apporter une solution dans le sens de l’unification. En février, est créée la Direction Générale de l’Aéronautique (DGA) dirigée par le général Guillemin, organisme coiffant l’arrière et l’avant, sans pour autant faire disparaître toutes les rivalités. Par ailleurs, des campagnes politiques fusent de toute part pour accuser la DGA de ne pas avoir pu augmenter la production d’avions. Après une séance particulièrement houleuse à la chambre le ministre de la Guerre Lyautey démissionne, suivi par le gouvernement.

Le nouveau gouvernement, présidé par Alexandre Ribot, avec Paul Painlevé comme ministre de la Guerre, va nommer Daniel Vincent sous-secrétaire d’état à l’Aéronautique, recrée pour l’occasion (comme en septembre 1915). Il connaît la vie et les besoins du front : il a servi comme observateur à l’escadrille V116. Vincent n’a guère plus de pouvoir que Guillemin mais va pourtant réussir, par une série de réformes judicieuses, à améliorer rapidement la production grâce à son expérience personnelle du monde de l’aviation, qui manquait à ses prédécesseurs. De plus, en tant que rapporteur du budget de l’aéronautique, il connaît les difficultés de l’arrière. Il va apporter une aide précieuse aux constructeurs, en leur assurant la main-d’œuvre et les matières premières, et en leur simplifiant les procédures administratives. Il exigera d’eux, en contrepartie, de construire des appareils n’appartenant pas à leur marque. D’une manière générale, il s’efforcera de standardiser la production, en commandant un nombre restreint de type d’avions et de moteurs, le tout en grande quantité. Pour la première fois, les demandes du GQG sont satisfaites malgré la présence, en première ligne, de nombreux appareils surannés.

Mais, à la suite de dissensions entre Painlevé et Vincent, ce dernier est remplacé par Jacques-Louis Dumesnil (en septembre 1917) qui s’efforcera de poursuivre la même politique. Son action va être entravée par deux décrets de Painlevé en novembre 1917, visant à séparer de nouveau les responsabilités entre l’avant et l’arrière. Seul, le désir d’entente des différentes personnalités va permettre d’atténuer cette décision et d’augmenter en fin de compte la qualité des avions et leurs productions. Ainsi, tout au long de l’année, l’organisation de l’aéronautique française sera entravée par des raisons politiques, contrastant avec l’excellent fonctionnement de son homologue allemand dont l’unité s’est faite autour du général Von Hoeppner qui assure la direction et le contrôle entier de tous les moyens aériens, dans leur production comme dans leur utilisation.

 

Opérations militaires

Si l’on considère maintenant les événements militaires de l’année, les armées du Nord et du Nord-Est ont changé de commandant en chef. Le général Nivelle remplace le général Joffre, écarté de ses fonctions, en décembre 1916, à cause de ces conceptions tactiques extrêmement coûteuses en vies humaines. Or le nouveau généralissime a la même foi en l’offensive dont deux ans et demi de combats stériles ont montré l’inutilité. Il veut en finir avec cette guerre de taupes. Aussi a-t-il préparé pour février, l’assaut décisif. Mais les troupes ont terriblement souffert du froid dans les tranchées et le dégel du mois de mars ne fera qu’empirer leur situation. Durant cette période, les opérations militaires sont très ralenties. L’offensive sera également retardée pour des raisons politiques.

 

Le repli « Hindenburg »

Sur le terrain, le mois de mars voit se dérouler le repli « Hindenburg » : un repli volontaire des Allemands pour raccourcir le front. Le but est de libérer des troupes et de les d’envoyer en Russie pour achever la dislocation de l’armée russe suite à la première révolution de février. De Cambrai au chemin des Dames, des positions fortifiées vont être construites par l’armée allemande : la ligne « Siegfried », comprenant tout un réseau de fortins, couloirs souterrains, tranchées de repli à contre pente, barbelés, rendant l’ensemble inexpugnable. Ce repli volontaire va tellement surprendre le GQG, qu’il ne va pas croire les aviateurs qui le signalent. Puis, il se laisse porter à l’euphorie et obligera les troupes à occuper le terrain en progressant à découvert, sans précaution. L’ennemi est invisible, mais des tireurs d’élite soutenus par l’artillerie, elle-même guidée par l’aviation qui a la maîtrise du ciel, feront de nombreux tués. Dans leur lente progression, dans un froid glacial, les troupes françaises ne trouvent que des ruines confirmant ainsi les observations aériennes. C’est dans des conditions de vie terribles, aggravées par le dégel et la pluie qui transforme le sol en boue, que les troupes arrivent en avril dans un état d’épuisement que le GQG semble avoir superbement ignoré. C’est même, presque en toute sécurité, que l’aviation de chasse et d’observation allemande survole les lignes françaises, provoquant des critiques acerbes et de la colère de la part des fantassins qui sont mitraillés. Durant ces mois, l’aviation allemande domine l’aviation française dont les appareils périmés sont en cours de renouvellement, les avions de qualité, comme le « Spad 7 », étant en nombre insuffisant.

 

Le chemin des Dames

C’est dans cette atmosphère délétère que commence, le 16 avril 1917, sous une pluie mêlée de neige, l’offensive du « chemin des Dames », entre Reims et Soissons. Joffre avait attaqué plus au nord en Artois et plus à l’est en Champagne mais pas au « Chemin des Dames ». Ce lieu est un plateau orienté est-ouest de vingt kilomètres sur trois, dont les abords nord et sud sont assez escarpés. C’est donc une position défensive assez forte, d’autant plus forte que le plateau est percé de cavernes profondes (creutes). Depuis l’automne 1914, les Allemands sont sur le plateau et les Français dans la vallée. Nivelle compte sur la surprise mais ce « général d’opérette » (la métaphore est de Lyautey) est trop vantard pour rester discret. Le plan est bientôt connu du tout Paris et de l’ennemi. En mars 1917, Hindenburg, en parfaite connaissance des plans français, abandonne quarante kilomètres de terrain pour évacuer un saillant et raccourcir sa ligne de front. Il double ses dispositifs et ses troupes de défense. Le piège, dans lequel Nivelle est en train de précipiter l’armée française, est d’autant mieux conçu et d’autant moins visible pour Nivelle que c’est justement lui-même qui en est l’auteur.

Ce plan suscite de nombreuses critiques, y compris dans l’armée. La Chambre s’en émeut et renverse le gouvernement en mars 1917. Nivelle accepte de discuter avec les hommes politiques mais ces discussions ne mènent à rien et restent oiseuses. Nivelle se contente de faire comprendre aux hommes politiques qu’ils s’aventurent sur un terrain qu’ils connaissent mal. Drapé dans sa dignité, Nivelle demande donc qu’on lui fasse confiance. Mais il n’inspire plus confiance: d’abord parce que d’autres généraux annoncent l’échec de l’attaque prévue, ensuite parce que Nivelle, bien que toujours courtois et politique, se raidit dans ses certitudes, sans apporter d’arguments probants. Après quelques débats houleux, l’inertie est favorable à Nivelle et on le laisse conduire son attaque.

Ces débats entre politiques et militaires, qui ont précédé l’attaque du 16 avril 1917, marquent un tournant dans la guerre. Jusque-là, Joffre avait conduit les opérations militaires en pleine indépendance. Il pensait que les hommes politiques, incompétents en stratégie militaire, ne pourraient qu’affaiblir l’armée et le commandement par leurs interventions. Pour ne pas perdre cette indépendance jalouse, il refusait de discuter de stratégie avec les hommes politiques. Cette façon d’agir lui a assez bien réussi jusqu’au moment où les politiques, lassés de cette indépendance, se sont débarrassés de lui. Un des objectifs de ce changement de général en chef, était de reprendre un peu la main sur la guerre. Objectif atteint car à, partir de 1917, la guerre sera en partie conduite par les politiques.

Sur le plan tactique, on n’a pas lésiné sur les moyens : 60 divisions, 1700 canons de 75, 2780 pièces lourdes, 1000 avions dont 400 de chasse. Nivelle est un artilleur qui a connu son heure de gloire à Verdun, en reprenant les forts de Vaux et de Douaumont à grands coups de canons, avec la tactique des feux roulants (l’artillerie tire juste devant l’infanterie et allonge son tir tous les deux minutes). Comme pour les moyens terrestres, la doctrine de l’aviation est celle de l’offensive. Mais le ciel est vide. La riposte allemande est de se dérober devant la chasse française, de se battre qu’au-dessus des lignes allemandes et de harceler les avions d’observation français. Pour avoir plus d’effets de masse, l’aviation de chasse est concentrée dans un groupement des armées de réserve (GAR). Ainsi, pour assurer la protection de leurs escadrilles d’observation et de réglage de tir, les armées ne conservent qu’une seule escadrille de chasse et doivent demander au GAR des renforts si nécessaire. Or, malgré les affirmations officielles, la chasse manque de moyens et ne peut pas couvrir tous les besoins, surtout que le front, large de 60 kms, ne permet pas d’assurer une présence permanente des avions. Les avions allemands passent entre les mailles du filet et peuvent accomplir leurs missions d’observation et de réglage de tirs d’artillerie, tout en aveuglant l’artillerie française.

Le bilan, à la fin de cette journée du 16 avril, est un échec sanglant. L’infanterie est empêtrée dans les barbelés, écrasée par le feu croisé des allemands qui tiennent les crêtes et qui anéantissent, à partir de leurs abris intacts, les vagues d’assaut. Le 17 avril voit la tuerie se poursuivre avec la destruction, notamment, de 57 chars « Schneider » sur les 132 engagés pour la première fois dans des combats, à Berry au Bac, de nombreux équipages étant brulés vifs. Le formidable dispositif mis en place par les Allemands a pleinement tenu ses promesses : 30000 tués et 80000 blessés dont beaucoup mourront faute des soins. Malgré ce désastre, le général Nivelle n’en persiste pas moins dans ses vues et lancera, du 5 mai au 10 mai, de nouvelles attaques très couteuses. Il est relevé de ses fonctions de généralissime le 13 mai, envoyé comme inspecteur en Algérie et remplacé par Pétain dont les idées sont très différentes : il ne croit pas à l’offensive à outrance.

 

 Nouvelle stratégie des offensives limitées

Après la tragédie du chemin des Dames et des mutineries qui s’en suivent en mai, le nouveau généralissime redresse la situation en prenant un certain nombre de mesures qui se traduisent par des opérations limitées plus économes en hommes. Ce sont les offensives des Flandres (31 juillet), de Verdun (20 aout) et de Malmaison (23 octobre). De leur côté, les anglais, qui ont enfin institué le service militaire obligatoire en février 1917, déclenchent la bataille des Flandres (de juin à Novembre) fixant d’importantes forces allemandes dans leur secteur, et soulagent d’autant les armées françaises. L’aviation française participe à tous ces combats.

 

L’aviation évolue grâce aux progrès techniques

1er semestre 1917

L’aviation de chasse allemande s’est remarquablement développée pendant l’hiver (de 200 avions en novembre 1916 à 684 en mai 1917). En janvier 1917, l’ « Albatros DIII » entre en service, un excellent appareil de chasse qui va remplacer les DI et DII dans toutes les escadrilles (446 en novembre 1917). Il sera présent dans les 38 escadrilles aux cotés des « Halberstadt CLII » et des « Pfalz DIII » à deux mitrailleuses de capot et contribuera à infliger de lourdes pertes à l’aviation anglaise, dont beaucoup d’appareils sont obsolètes. A l’emploi massif de très bons appareils, les Allemands ajoutent une tactique qui occasionne de lourdes pertes aux aviations alliées (dont Guynemer en sera la plus illustre victime, le 11 septembre) : le « cirque Richthofen », mis au point par le célèbre as allemand, qui consiste à étager d’importantes patrouilles sur trois niveaux du plafond au sol, la plus basse servant d’appât, la moyenne attaquant dès le contact pris et la plus haute exploitant l’effet de surprise causé par son action inopinée.

L’état général de l’aviation française, les rapports dénoncent l’infériorité de la chasse due à l’insuffisance d’avions modernes. Les avions détruits ou périmés doivent être remplacer mais la majeure partie des escadrilles est encore dotée de « Nieuport17 » de 110 cv surclassés par les « Albatros DII et DIII ». Les « Spad 7 » se trouvent en trop petit nombre (70 en février 1917) avec leur moteur Hispano qui présente un défaut de lubrification et qui ne sera réglé qu’au cours de l’été 1917.

La situation de l’aviation de corps d’armée (observation et reconnaissance) est pire que la chasse. La plupart des avions en service sont périmés et leur disparition du front a été théoriquement décidée, mais la construction des « Farman F40 » et « Caudron G4 » se poursuivra jusqu’au milieu de1917, faute de mieux. Un gros effort est entrepris, au cours du 1er trimestre, pour renouveler le parc dont le nombre passera de 874 avions au 1er janvier à 1233 au 1er avril. Les « Farman » et « Caudron » sont remplacés progressivement par des « Létord », « Dorand » et des « Sopwith ». Mais, ces nouveaux appareils ne donneront pas entièrement satisfaction.

Quant à la situation de l’aviation de bombardement, elle reste préoccupante. La plupart des avions sont périmés (250 au 1er janvier), excepté une vingtaine de « Sopwith » de fabrication anglaise. Une certaine amélioration est apportée avec la mise en service, pendant l’hiver 1916-1917, du « Voisin 8 » capable d’emporter 180 kg de bombes. Mais son moteur Peugeot connaît de continuelles avaries que l’on ne parvient pas à résoudre. Cet avion, trop lent, ne peut faire que des bombardements de nuit laissant entier le problème du bombardement de jour.

 

2e semestre 1917

L’été 1917 voit le renversement définitif de la situation en faveur des alliés. L’effort entrepris pour doter les escadrilles d’appareils nombreux et de qualité va, enfin, porter ses fruits.

Pour la chasse, le « Spad 13 », plus rapide et mieux armé avec ses deux mitrailleuses que le « Spad 7 », commence à équiper les escadrilles. Adopté par les armées alliées le « Spad 7 » et le « Spad 13 » seront construits respectivement à plus de 5000 et 8000 exemplaires prenant place parmi les chasseurs les plus populaires de la Grande Guerre. Les avions de combat vont effectuer des interventions, de plus en plus massives, pour lutter contre le « cirque Richthofen ». La formation courante est la patrouille de cinq avions. La permanence par secteur s’effectue toujours, comme en 1916, mais un élément nouveau apparaît grâce aux appareils modernes qui peuvent atteindre un plafond de 7000 m. Les patrouilles sont maintenant étagées du plafond jusqu’au sol. Cette généralisation des combats  accentue la tendance d’intégrer les « as » dans les patrouilles. L’époque du chasseur qui opère en toute indépendance devient révolue. Les « as » sont devenus des chefs de patrouille.

Pour les avions du corps d’armée, la mise en service en grand nombre de deux avions robustes et rapides : les « Breguet Br14A2 » et « Salmson 2A2 » vont combler les attentes. Ils feront une carrière remarquable, bien après la fin de la guerre.

L’aviation de bombardement va être révolutionnée par la mise en service, au cours de l’été, du « Br 14 B2 » dont les performances en font le bombardier de jour tant attendu (6 escadrilles déjà opérationnelles à la fin de 1917). Il contribue, de manière considérable, à désorganiser l’économie allemande, en effectuant de grands raids sur les centres industriels ennemis. Les progrès, ainsi accomplis, permettent de réaliser le blocus du bassin de fer Lorrain-luxembourgeois, vital pour l’économie allemande (76% de ses importations en minerai de fer proviennent de ce bassin). Toutes les gares de départ sont pilonnés par les bombardiers  et le trafic est complétement désorganisé.

 

Le cas de conscience du bombardement des villes

Dès 1914, des villes sont bombardées (Londres, Paris, …). Compte tenu des moyens artisanaux mis en œuvre, les dégâts sont insignifiants mais il ne s’en pose pas moins le problème de l’extension de la guerre aux populations civiles. En 1917, les moyens ont évolué. Les belligérants, à l’exception de la France, ont des bombardiers puissants, capables de transporter des charges d’explosifs de 800 kg pour les « Handley Page 0/400 » anglais et de 1000 kg pour les « Gotha » allemands. Après trois ans de guerre indécise, la tentation est grande pour les Allemands de bombarder Londres en vue de démoraliser la population et d’amener les Anglais à la capitulation. 27 raids sont lancés pendant toute l’année avec des « Gotha GV » et constituent le premier bombardement systématique d’un objectif unique. À partir de septembre, un nouveau bombardier est lancé sur la capitale britannique : Le « Zeppelin Staaken R.VI ». Ses caractéristiques sont impressionnantes : 4 moteurs de 260cv, 2000 kg de bombes, de 4 à 7 mitrailleuses et 7 membres d’équipage.

Côté français, Calais, Dunkerque, Belfort sont bombardés par les Allemands. Le pouvoir civil et le pouvoir militaire s’opposeront longtemps sur le problème de la riposte. Le premier redoute une escalade dont les civils feront les frais ; le second est partisan du coup par coup. Or, en 1917, la partie est inégale entre les deux adversaires. Les Allemands peuvent bombarder facilement Paris (100 kms du front) à partir du territoire qu’ils occupent alors que les Français ne peuvent s’aventurer bien loin en pays ennemi. De plus, le bombardement de villes françaises occupées par les allemands pose le délicat problème des victimes civiles. Enfin, la supériorité de l’armement allemand (torpilles volantes de 300 kg alors que les bombes françaises ne dépassent pas 50 kg) contribue à dissuader le gouvernement de se lancer dans une politique aventureuse de représailles.

 

Bibliographie

  • Icare : l’aéronautique militaire française 1914-1918, tome 1 et 2 par Simone Pesquiès-Courbier

 

 

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